NOTE : désolée pour ceux qui m'auraient déjà lue sur le blog de Fanfreluches Design... Mais puisque visiblement mes pages précédentes avec mon adorable filleul ne vous ont pas convaincus, en voilà une nouvelle plus engagée, plus intime, plusse-mieux-moi et nettement moins oh-mon-bâteauhohoho-gnangnan-cucul-la-praline.DT Fanfreluches Design ©Il est impossible que vous soyez passés à côté de ce qui s'est passé le 9 novembre de cette année là. Si vous n'étiez pas né(e)s, ou si vous ne vous en rappelez plus, vous n'avez pas pu échapper à la déferlante 'souvenir/hommage/commémoration' de lundi dernier.... et bien moi non plus. Et oui, j'suis dans un trip mémoire ces derniers temps, et mon retour au scrap-pur passe par une introspection en règle. J'en reviens donc à l'essence du scrap : laisser un trace, garder le souvenir avant que tout ne soit oublié.
Papiers : Fanfrleuches Design n° S11-9&6, s12-3
Lettrages : American Crafts -Thickers RollesRink-
Embellissments : Prima -FeltStems-, Fanfreluches Design -Tampon Tranche de vie-, Basic Grey -Opaline-Donc pour ma part, la chute du mur a eu une signification très réelle, car nous avions des cousins de l'autre côté... Des cousins avec qui j'ai pu échanger par la suite, sur ce que fut leur jeunesse sous le régime soviétique, et j'en ai été profondément marquée. Sans entrer dans ces détails-là, voilà tout de même le
journaling, puisque c'est l'unique raison de cette page :
"9 novembre 1989.
Impossible d'échapper à cette date ces temps-ci, et pour cause : il y a 20 ans, une certaine idée du monde achevait de s'écrouler sous nos yeux occidentaux.
Tout à coup, la réalité du bloc de l'Est se lézardant enfin nous arrivait en pleine figure. La masse 'de l'autre côté du mur' redevenait réelle : c'était des gens euphoriques, captivés par le mirage 'dollars', d'autres hagards, qui n'osaient croire qu'ils avaient le droit d'être là, ou bien ceux-ci regardant d'un oeil torve 'ceux de l'ouest', les capitalistes.
Mais à cet instant là, pour moi qui n'avait même pas 11 ans, cela semblait complètement irréel et surtout incompréhensible. Que nous voulaient-ils donc tous, les télés, les radios, à ne parler que de ça depuis midi ? Qu'y avait*il donc de si important pour que la routine doive en être tellement perturbée ? Et puis...
En fin de journée, j'ai alors aperçu mon père dans le couloir, bouleversé, indescriptible. Ce n'est que là, et avec le recul des années, que j'ai vraiment réalisé que la chute de ce mur pourrait bien avoir un impact réel sur nos vies.
Moi qui ne me rappelait pas nos vacances en Pologne malgré les photos, voilà que ce vide prenait un sens : il était donc réellement si difficile d'aller là bas voir la famille, et c'était donc à cause de cela que nous ne voyions pas plus souvent les cousins de papa. Les heures de routes à travers la RFA, le passage à la frontière dont (mal)heureusement je ne garde pas de souvenir, le stress de savoir qu'il faudrait faire tout le séjour en Pologne avec le plein d'essence, fait juste avant LA frontière, les 'nie ma' des vendeuses des magasins faussement pleins... De tout cela, je ne m'en souviens pas, mais les mots des souvenirs racontés bien plus tard par les grands restent gravés en moi.
Ensuite, quand j'ai eu l'occasion de discuter avec mes cousins polonais, sur leur jeunesse, censée être proche de la mienne, je me suis rendue compte du fossé énorme que ce mur imposait. Et de ce que sa chute conditionnait, des traces indélébiles qu'il laisserait, et de ce qui finirait oublié. Bien des choses ont été vite effacées, parce qu'il fallait bien aller de l'avant, rattraper le temps perdu. Mais à cause de cette course effrénée, il y a eu des laissés-pour-compte, et il y aura donc toujours des nostalgiques de la fraternité socialo-communo-soviétique. Il y a évidemment aussi des horreurs à l'ouest, mais le prix à payer parait bien mince quand on reprend conscience que l'on a le choix, le droit de penser, de vivre et de se construire son propre avenir.
C'est pour cela qu'il ne faut pas oublier 1989."

Ci-dessus, le côté 'avant', aux lignes directrices marquées, à la dentelle rétro des moyens du bord, au design sans commentaire -mini 'revival' des étoiles de la collection Electric city-...
et en dessous, l'après, explosif, aux couleurs étourdissantes hyper saturées des années 90 mâtiné du goût particulier des slaves, avec le clinquant du dollar-roi combiné au rafistolage-maison ( le verbe 'kombinować' est encore très très usité, et il est également très significatif, même sans traduction !!)

Je vous laisse sur ces images... Merci ;)
(ah ! non =>)NOTE, Suite et fin : A ceux qui me réclamait un peu de lecture, les voilà servis. Et à ceux qui en ont assez du scrap vu et revu, jolies bouilles de poupons moribonds, je suis heureuse de partager avec vous cette page sans photo : au moins comme ça ya pas de risque de cliché sans intérêt.
Je vous retrouve très vite paske j'ai encore quelques petites choses à vous partager. Bi Zou !